Alpamayo, dernier defi !

23 juillet 2009

Comme vous avez probablement pu le voir sur les photos, nous avons termine notre voyage par l'ascension d'une des montagnes les plus emblematiques d'Amerique du Sud: l'Alpamayo (5947 m).

L’ascension s’est realisee sur 7 jours du fait d’une marche d’approche assez longue. Il faut compter 2 jours pour monter au camp de base (en remontant la vallee de Santa Cruz) et 1 ou 2 jours pour le camp haut.

Apres deux belles journees pour monter au camp de base, nous avons du y rester 1 journee a cause de la meteo: nuages et pluie toute la journee. Les porteurs ayant depose du materiel au pied du glacier au petit matin avant qu’il ne pleuve, nous avons guette une hypothetique eclaircie pour y monter. Dans l’apres midi, il a fallu se rendre a l’evidence, nous ne montrons pas aujourd’hui. Et en fin de journee, nous avions, il faut le reconnaitre, quelques doutes quant a l’amelioration du temps car cela restait bien bouche et tous les groupes quittaient le camp de base.

Finalement le lendemain matin: c’est grand beau, nous montons au pied du glacier recuperer le materiel depose la veille (par nous j’entends les porteurs) et l’apres midi nous nous encordons et montons directement au camp haut. La montee a ce dernier est en soi deja une belle course qui demarre en remontant un glacier bien crevasse et qui se termine par une longueur en neige d’une cinquantaine de metres en haut de laquelle, nous avons le bonheur d´apercevoir l’Alpamayo.

Nous sommes les 1ers a arriver au camp et pouvons admirer les superbes “ice flutes” du sommet. Seule une cordee d’Equatoriens nous rejoindra plus tard, autant dire qu’il n’y avait pas grand monde ce jour la.

Le lendemain, nous decidons de nous reposer car les 1000 m de montee la veille (sans s'arreter au pied du glacier) m'ont donne un peu mal a la tete. Et comme nous disposons d'une journee de reserve, nous preferons rester tranquillement au camp pour attaquer en bonne forme le lendemain.

Ou plutot le jour meme car on se reveille a 23h45 (le guide souhaite que l'on parte les 1ers car 2 autres cordees sont montees au camp dans la journee). Nous partons a 0h45 et apres 1 bonne heure de marche, nous atteignons la rimaye (ie le pied de la face). De la, nous enchainons 7 longueurs sur des pentes de neige mais egalement un peu en glace (entre 60 et 80 degres) et terminons par une ultime longueur quasi verticale d´une vingtaine de metres.

A 7h30, nous debouchons les 1ers sur la corniche sommitale d’ou nous apercevons un beau panorama des sommets environnants.

Apres 1 petit quart d'heure au sommet, nous entamons la descente par une serie de rappels jusquáu pied de la face, la voie etant deja equipee, cela facilite grandement la descente et nous fait gagner du temps. Dans ces conditions, nous rejoignons tranquillement le camp haut et descendons au camp de base dans l'apres midi feter dignement notre ascension avec des pop corns que nous prepare notre cuisinier (on fait avec ce qu'on a a 4300m).

Je dois reconnaitre que l’Alpamayo ne faillit pas a sa reputation: c’est a la fois une tres belle montagne et une superbe ascensión realisee dans de bonnes conditions.

Et pour ma part, cette ascensión est a la fois une victoire sur moi meme et la realisation d’un reve:

- c'est une victoire sur moi meme car il y a pres de 3 mois, j'ai du etre mis sous oxygene dans la ville de Sucre en Bolivie a 2800 m d'altitude du fait d'insuffisances respiratoires (les poumons n'etaient pas assez alimentes en oxygene). Nous etions montes en 1 nuit de bus de la ville de Santa Cruz a 500 m a la ville de Sucre a 2800 m, ce qui a provoque cet incident. Malgre cela, j'ai pu continuer le voyage et en particulier gravir quelques beaux sommets dans la Cordillere Blanche au Perou et la Cordillere Royale en Bolivie.

- c'est la realisation d'un reve car il y a 11 ans je suis venu dans la Cordillere Blanche pour y gravir le Toclaraju (autre belle montagne) et je me suis dit que si je revenais ce serait pour aller gravir le Chopicalqui et l'Alpamayo. Nous ne sommes pas alles au Chopicalqui du fait du mauvais temps mais nous avons gravi l'Alpamayo par un itineraire plus difficile que prevu (j'avais envisage la voie normale cotee AD+ et nous realise la voie des Francais cotee D+).

Ainsi se termine notre voyage en Amerique du Sud par une belle experience.

Du fait d’une meteo une fois encore bien instable, nous avons prefere rester sur cette belle ascensión plutot que de tenter un autre sommet avec le risque de prendre la pluie ou la neige a un camp et aller chacun faire un peu de tourisme de son cote.

J’ai donc visite Trujillo et ses environs et pars demain pour Lima ou je devrais y rester quelques jours et retrouver Fred avant de rentrer en France.

A bientot,

Benj