Volcan Villarica ou les mefaits du tourisme de masse

Ce jour-la, Steph est parti au Cani, Benj au rafting et moi j'ai craque, je suis monte au Volcan Villarica. Le Villarica n'etait pas prevu au programme de nos ascencions. D'apres nos infos, il etait obligatoire de passer par une agence et il est tres frequente.

Au bout de deux jours a Pucon a voir cette belle montagne enneigee et fumante nous narguer et apprenant qu'on pouvait y aller seul, j'ai craque. Je suis alle montrer mon sesame, a savoir ma licence FFME a la Conaf (Parcs nationaux chiliens) et ait obtenu sans probleme l'autorisation d'ascencion.

Piolets, crampons, casque et depart a l'aube. Malheureusement, le vent du sud rabattait les fumees toxiques du volcan sur la voie d'ascencion. C'est ballot d'autant plus que la meteo pour les jours prochains est mauvaise. La fumee se situait a la limite du 1er tiers de l'ascencion rendant impossible l'acces au glacier.

Le temps d'attendre que le vent tourne ou fasse remonter les fumees, je vois une horde de touristes - apprentis andinistes arriver. Il y a la de tout, des jeunes des moins jeunes et des nettement plus vieux. Beaucoup n'ont certainement jamais remonte une pente de neige ou un glacier et certains ont peu de chances d'arriver au sommet etant donne leur conditions physique. Je trouve ca malhonnete de la part des agences de leut faire payer une ascencion qu'ils sont manifestement incapables de realiser (mais cela ne nous regarde pas...)....

La fumee semble remonter et liberer la voie au moins jusqu'a atteindre le glacier. La colonne s'ebranle et ne tarde pas a s'etirer. Arrive sur le glacier, il nous faut encore attendre, le vent semble enfin decider a tourner.

Nous ouvrons la trace avec Herman, un guide bien sympathique et qui m'a l'air plutot competent. Apres 4 heures d'ascencion et beaucoup d'incertitudes (rendant cette journee encore plus interessante), nous voila au pied de ces fumeroles de souffre et autres produits peu recommendables. Le vent tourne regulierement et il faut etre vigilant.

J'attends au sommet une heure et demi le groupe avec qui je dois rentre en voiture a Pucon. Personne. J'apprendrai plus tard que le groupe a fait demi-tour. Le guide a eu peur des fumees. Je lui soupconne aussi une grosse flemme ce jour-la. Sachant que la moitie des groupes sont montes au sommet, j'en conclus qu'il n'etait pas inconscient de faire cumbre aujourd'hui.

Je me demande d'ailleurs qui est le plus inconscient : nous qui montons seuls au Lanin et au Villarica ou ces agences qui font monter des groupes entiers peu encadres de gens n'ayant aucune experience et pas toujours la condition physique. Cependant le spectacle de ces gens heureux d'etre arrives au sommet me rejouit. Ils ont reussi a repousser leurs propres limites et c'est une bonne chose.

Je redescends heureux d'etre monte sur un volcan en activite mais quand meme decu par l'allure qu'a pris cette belle montagne. Dans mon esprit naif, la montagne se doit d'etre un espace de liberte ou chacun evolue librement en connaissance de causes selon son niveau et en assument ses choix et responsabilites. Je (re)decouvre malheureusement la montagne business ou la regle est l'infantilisation et l'assistanat au lieu de la responsabilisation. Il en etait deja de meme en Argentine ou l'on nous a oblige a monter du materiel inutile et paradoxalement en creant plus de fatigue, generer moins de securite. Je ne suis pas convaincu que cela tende a limiter les accidents en montagne!!!!!!!

Pour l'heure, la prochaine ascencion est programme mi-Mai au Perou a moins que l'on craque pour quelques beaux sommets dans la region de Mendoza.

Le score est donc de 7 a 2.

Fredo

Comments

[jacques]

Fred,
Heureusement que l'on voit ta tete sur quelques photos, sinon nous pensions tous, que tu passais tes vacances sur une plage ensoleilée....
Mais non tu es toujours attiré par le H2S et ces consequences plus ou moins sympa ...
A bientot sur le blog.
Salut à tous les trois.
Les copains de Fred, bloqués au refuge 20 du sommet Adria.